L’essaimage, c’est un peu comme une envie d’ailleurs…

L’ennui semble être un mot peu familier aux abeilles. Quand cela arrive, quoi de mieux que de mettre sur pied la conquête d’un nouveau chez-soi et démarrer une nouvelle vie vibrante ailleurs? Vous l’avez compris, ce mois-ci nous parlons d’essaimages. (English version below)

Cette année, la récolte de printemps est décidément compromise. Telles des montagnes russes, les températures de ces dernières semaines n’ont pas été profitables à nos butineuses qui sont passées à côté de la floraison du colza, l’une des principales sources de nectar dans notre région au printemps. Le froid et la pluie les a portées à rester cloîtrées dans leur ruche.

Les abeilles qui sont de grandes hyperactives aux multiples casquettes (pondeuse pour la reine, tour à tour nettoyeuses, nourrices, dames d’honneur, cirières, ventileuses, productrices de miel, éclaireuses, butineuses et gardiennes pour les ouvrières) sont ainsi restées au chômage technique à cause du froid.

En mai, il y a aussi les Saint de Glaces (11-13 mai) qui sont bien au rendez-vous cette année.

Il faut dire que ce printemps 2021 est vraiment particulier selon Météo Suisse :
« Régionalement, la température minimale moyenne des dix derniers jours a été la plus basse pour le mois d’avril depuis près de 20 ans » (publication du 14 avril 2021).

Du coup, les abeilles s’ennuient car elles n’ont pas grand-chose à faire. Alors pour tuer l’ennui, que font-elles ? Elles préparent la conquête d’un nouveau chez-soi, ailleurs, mais jamais bien loin de leur rucher d’origine.

Pour ce faire, elles élèvent une nouvelle reine et forment une nouvelle colonie. Gavées de miel, elles quittent en nombre leur rucher d’origine et se posent temporairement sur les branches d’un arbre voisin, un buisson ou un grillage comme cela a été le cas récemment sur le site The Hive à Meyrin en attendant de trouver un nouveau lieu qui leur convienne ou qu’un apiculteur les récupère et les installe dans une nouvelle ruche.

Très impressionnant, ce phénomène ne représente quasiment aucun danger. Si vous apercevez un essaim, il convient toutefois de faire appel à des apiculteurs professionnels pour le récupérer.

Comme cette année la météo ou encore l’âge de la reine, les miellées et la lignée d’abeilles sont autant de facteurs pouvant conduire à l’essaimage.

Il est possible de précéder l’essaimage en créant des essaims artificiels quand les apiculteurs perçoivent des signes annonciateurs comme l’inversion de la surface de couvain ouvert par rapport à celle de couvain fermé et la présence de cellules royales. En effet, selon le grand maître de l’apiculture Jean Riondet « lorsqu’il y a davantage de jeunes abeilles dans la ruche que d’abeilles en butinage à l’extérieur, la ruche peut se désorganiser conduisant à l’essaimage. ». Malheureusement, la météo a empêché nos apiculteurs d’effectuer toutes les visites nécessaires afin de déceler ces signes annonciateurs.

C’est clairement une période de l’année où il faut surveiller de près l’équilibre de la ruche en raison de la ponte abondante de la reine, qui est peut-être en perte de vigueur. On constate dans beaucoup de nos ruches que sa ponte recule déjà à environ la moitié de ce qu’elle aurait dû être à la même période.

C’est aussi pour assurer la survie de la colonie que les ouvrières élèvent une nouvelle reine et préparent un essaimage.

Swarming is a bit like a desire to be elsewhere…

Boredom seems to be an unfamiliar word to bees. When this happens, what better way to start the conquest of a new home and start a new vibrant life elsewhere. As you can see, this month we are talking about swarming.

This year’s spring harvest is definitely compromised. The temperatures of the last few weeks have been like a rollercoaster and have not benefited our bees, who have missed out on the flowering of rapeseed, one of the main sources of nectar in our region in spring. The cold and the rain have led them to remain cloistered in their hive.

The bees, which are very active and wear many hats (layers for the queen, cleaners, feeders, ladies-in-waiting, waxers, ventilators, honey producers, scouts, foragers and guardians), were thus left out of work because of the cold.

In May, there are also the Saint de Glaces (11-13 May), which are well on schedule this year.

It must be said that this spring of 2021 is really special according to MeteoSwiss:
« Regionally, the average minimum temperature of the last ten days was the lowest for the month of April for almost 20 years » (publication of 14 April 2021).

As a result, the bees are bored because they don’t have much to do. So what do they do to kill boredom? They prepare to conquer a new home, elsewhere, but never far from their original hive.

To do this, they raise a new queen and form a new colony. Gorged with honey, they leave their original apiary in large numbers and settle temporarily on the branches of a nearby tree, a bush or a fence, as was recently the case on The Hive site in Meyrin, while waiting to find a new place that suits them or for a beekeeper to collect them and install them in a new hive.

This is a very impressive phenomenon, but there is virtually no danger. If you see a swarm, however, you should call in professional beekeepers to collect it.

Like this year the weather, or the age of the queen, the honey flow and the lineage of the bees are all factors that can lead to swarming.

Swarming can be prevented by creating artificial swarms when beekeepers perceive warning signs such as the inversion of the area of open brood to that of closed brood and the presence of queen cells. Indeed, according to the great master of beekeeping Jean Riondet « when there are more young bees in the hive than bees foraging outside, the hive can become disorganised leading to swarming. « . Unfortunately, the weather prevented our beekeepers from making all the necessary visits to detect these warning signs.

This is clearly a time of year when the balance of the hive needs to be closely monitored due to the heavy laying of the queen, who may be losing her vigour. In many of our hives we see that her egg laying is already down to about half of what it should have been at the same time.

It is also to ensure the survival of the colony that the workers raise a new queen and prepare a swarm.