En hiver, le rythme de la ruche est lent et très calme. C’est un moment de repos bien mérité pour les abeilles après une saison apicole marquée de va-et-vient incessants pour butiner le nectar des fleurs. Au bout d’une année très singulière marquée par l’épidémie du Covid-19 et ses conséquences sociales et économiques, les humains ont été appelés à s’adapter, à changer leurs habitudes et, comme les abeilles, à se (semi-)confiner durant l’hiver 2020. Une harmonie biorythmique intéressante qui mérite réflexion en ce début d’année 2021, le mois de janvier étant celui des grandes résolutions.
Que se passe-t-il dans la ruche en hiver ?
Notre activité sur le terrain est par conséquent réduite mais nécessite tout de même des actions indispensables pour garantir le bien-être des abeilles confinées.
A titre d’exemple, il est indispensable de réaliser le traitement d’hiver anti-varroa, hors couvain (« nurserie »), avant la reprise de la ponte de la reine qui redémarre généralement à fin janvier. Nous vérifions également régulièrement le niveau de réserve alimentaire de chaque ruche. Seulement quand cela est nécessaire, nous ajoutons du candi, en pâte fondante à dure plutôt que le sirop qui stimulerait la ponte de la reine. Lorsqu’elles sont en grappe autour de leur reine dans la ruche, elles continuent de se nourrir. Malgré l’hiver et les basses températures, la température du nid en présence de couvain doit se maintenir autour des 36°C. Tout cela doit être fait dans le silence et dans le plus grand calme pour ne pas déranger et agiter les abeilles inutilement.
Les chutes de neige ne représentent aucun risque pour les ruches puisque la neige est perméable et permet la circulation de l’air. Nous devons toutefois empêcher les rayons de soleil de pénétrer dans la ruche. Sentant la chaleur de l’air, les abeilles seraient tentées de sortir et finiraient par mourir si elles se posaient sur la neige. Nous devons aussi prendre quelques précautions contre l’humidité à laquelle les abeilles sont plus sensibles qu’au froid!
Une mortalité hivernale est tout à fait normale lorsqu’elle n’excède pas la perte d’environ 3’000 individus pour une même ruche. Lorsque cela se produit, nous débarrassons les abeilles mortes pour garantir l’hygiène des ruchers.
La saison hivernale est propice aux travaux manuels d’entretien du matériel. Nous devons régulièrement surveiller l’état général des ruchers, les cadres de réserve sont passés en revue réparés ou re-cirés, les abords des ruchers sont entretenus et les accès sont protégés des prédateurs.
Côté festivités, nous avons pensé à vous parler de la Rose de Noël (Hellébore noire). C’est une belle plante mellifère, vivace et persistante de la famille des Renonculacées, intéressante car sa floraison s’étend de décembre à avril. Originaire d’Europe centrale, elle pousse dans les recoins sombres et humides du jardin.
Les abeilles ont besoin de calme et de leur miel pour survivre à la rigueur de l’hiver et reprendre ensuite leur travail de pollinisation dès le printemps. En période de (semi-)confinement hivernal, nous avons une occasion de nous connecter un peu au biorythme des abeilles. Grâce à elles, il nous est possible de le faire en ajoutant du miel à nos repas et boissons, une touche de douceur infinie durant les courtes et froides journées hivernales.
Biorythms in harmony and sweetness of honey in winter
In winter, the rhythm of the hive is slow and very quiet. It is a well-deserved moment of rest for the bees after a beekeeping season marked by incessant comings and goings to collect the nectar from the flowers. At the end of a very singular year marked by the Covid-19 pandemic and its social and economic consequences, humans were called upon to adapt, change their habits and, like bees, to (semi-) lock themselves down during the winter of 2020. An interesting biorhythmic harmony which deserves reflection at the beginning of 2021, the month of January being the month of great resolutions.
What happens in the hive in winter?
Our activity in the field is therefore reduced but still requires essential actions to guarantee the well-being of confined bees.
As an example, it is essential to carry out the winter anti-varroa treatment, when there is no brood (« nursery »), before the queen resumes laying eggs, generally at the end of January. We also regularly check the level of food reserve of each hive. Only when necessary, we add candy rather than syrup, which would stimulate the queen’s laying. When they are clustered around their queen in the hive, they continue to feed. Despite the winter and low temperatures, the nest temperature in the presence of brood should be maintained at around 36°C. All this must be done in silence and in the greatest possible calm so as not to disturb and agitate the bees unnecessarily.
Snowfall does not represent any risk to the colonies since the snow is permeable and allows air circulation. We must, however, prevent the sun from penetrating the hive. Feeling the warmth of the air, the bees would be tempted to come out and eventually die if they landed on the snow. We must also take some precautions against humidity, to which bees are more sensitive than cold!
Winter mortality is quite normal when it does not exceed the loss of about 3,000 bees in a single hive. When this happens, we remove the dead bees to ensure the hygiene of the apiaries.
The winter season is favorable for manual maintenance work on the equipment. We must regularly monitor the general condition of the apiaries, the reserve frames are reviewed repaired or re-waxed, the surroundings of the apiaries are maintained and the accesses are protected from predators.
On the festive side, we thought of telling you about the Christmas Rose (Black Hellebore). It is a beautiful honey-bearing, perennial and evergreen plant of the Renonculaceae family, interesting because its flowering period is from December to April. Native to Central Europe, it grows in dark, damp corners of the garden.
The bees need calm and their honey to survive the harsh winter and then resume their pollination work in the spring. In the (semi-)confined winter period, we have an opportunity to connect a little to the biorhythm of the bees. Thanks to them, we can do this by adding honey to our meals and drinks, a touch of infinite sweetness during the short, cold winter days.