La période de confinement due à la pandémie de Covid-19 n’a pas seulement servi à éviter une propagation exponentielle du virus. Telle un laboratoire à dimension planétaire, elle a aussi eu le mérite d’accélérer en quelques semaines certaines transitions dont il est question depuis un certain temps déjà et de commencer à en mesurer l’impact sur notre environnement et notre style de vie.
Télétravail, mobilité douce, consommer local… Voici certains grands thèmes qui font débat depuis déjà quelques années et qui visent à un style de vie et de production / consommation davantage respectueux de l’environnement qui nous entoure dont les abeilles font partie.
Ces quelques semaines d’arrêt forcé par la prolifération du Covid-19 à travers le monde, nous ont contraints à revoir nos priorités et nos habitudes bien ancrées, à repenser notre rôle dans l’écosystème terrien et notre relation avec les autres nations. Pour certains, une bénédiction, pour d’autres, un suicide collectif et pour d’autres encore, une overdose informative.
Beaucoup ont pu tester peut-être pour la première fois, les avantages mais aussi les difficultés du télétravail notamment, lorsque les enfants sont tous les jours à la maison et/ou que cette approche n’est pour ainsi dire, à peine envisagée ou a contrario exploitée, par certains employeurs malgré la crise sanitaire. A court / moyen terme, il serait intéressant de savoir combien d’employeurs et d’employés seraient disposés à renouveler l’expérience, même de manière partielle, hors contexte pandémie (avec enfants à l’école) avec les bénéfices probables que pourraient en tirer, d’une part, les citoyens de par le gain de qualité de vie et la réduction du temps passé dans les bouchons aux heures de pointe et, d’autre part, l’environnement avec une réduction de la pollution sur du long terme.
Mobilité douce: sans doute une conséquence directe du télétravail
Nouveau pont, téléphérique ou tunnel lacustre, accroissement constant du nombre de lignes de bus, parkings et transports publics transfrontaliers, circulation alternée en cas de pic de pollution… Les idées pour endiguer les problèmes de circulation et donc de pollution à Genève n’ont pas manqué au cours des 20 dernières années et certaines se sont concrétisées. Néanmoins, il est intéressant de relever l’efficacité et la rapidité avec lesquelles le ralentissement de l’activité économique a atteint ces objectifs avec un succès fulgurant durant la période de confinement. Ralentir, est-ce finalement la seule solution? Est-elle réaliste sur la durée? Y a-t-il une volonté de réinventer notre modèle économique en tenant compte des enjeux sociaux et environnementaux? Une chose est sûre: avec la sortie du confinement mais la menace du Covid-19 étant toujours présente, les transports publics ont moins la cote en ce moment. A voir qui l’emportera: la voiture ou le vélo? Jusqu’à présent, la météo a été très clémente en ce printemps 2020. De quoi donner à la petite reine des chances de convaincre le plus grand nombre!
Pesticides, OGM, conservateurs, gaspillage alimentaire… là encore, beaucoup de questions. Il est notamment difficile de dire quel est le pourcentage de « naturel » que l’on retrouve dans nos assiettes. Au cours de ces dernières semaines, la menace d’une crise économique ravageuse a encouragé certains à s’intéresser davantage à l’autosuffisance alimentaire et aux circuits courts. Quel plaisir de créer un coin de potager et voir ses propres plants pousser. Lentement mais sûrement. Cet engouement couplé au contexte particulier du Covid-19 ont amené à l’émergence d’initiatives solidaires, à l’instar de Local Heroes (dont le but est de connecter les producteurs et commerçants locaux avec les clients, grâce à ces derniers), envers les producteurs locaux. Les achats en ligne, surtout orientés vers les besoins alimentaires, ont connu également un certain succès malgré quelques aléas (longs délais de livraison, disponibilité peu fiable des produits. Source: BILAN, 22 mai 2020).
Et la nature dans tout ça?
En Suisse et ailleurs, on a pu voir s’approcher des espèces généralement discrètes comme des loups, lynx, renards, cerfs, dauphins, singes et bien d’autres encore, souvent menacées malheureusement.
De notre expérience d’apiculteurs, nous pouvons vous dire que les abeilles, comme beaucoup d’autres pollinisateurs, s’en sont données à coeur joie au cours des dernières semaines. Très certainement ceux-ci ont tiré des bénéfices, de manière indirecte, de la réduction de l’activité humaine mais il faut aussi dire que, loin des pesticides, la principale raison du dynamisme des abeilles et autres insectes cette année est la météo! Températures douces voire chaudes et journées ensoleillées, ce ne sont pour eux que du bonheur!
Telle un laboratoire à dimension planétaire, la période de confinement due à la pandémie de Covid-19 nous a donné l’opportunité de poursuivre notre existence sur Terre, espérons-le, davantage en harmonie avec la nature.
Un peu de lecture à ce sujet / some reading about it:
– Apiculture : la production de miel sera exceptionnelle cette année (franceinfo, 2 juin 2020)
– Le télétravail séduit mais doit être mieux réglementé, indique un sondage (RTS, 26 mai 2020)
– La nouvelle face du commerce en Suisse (BILAN, 22 mai 2020)
– La crise sanitaire due au coronavirus a causé une baisse d’émissions de CO2 sans précédent (Le Monde, 19 mai 2020)
– «Le Covid-19 a résolument bouleversé nos habitudes de consommation alimentaire» (Le Temps, 1er mai 2020)
– DireQt, CovHelp, Local Heroes, Covid Héros: face au Covid-19, la solidarité digitale s’organise (BILAN, 26 mars 2020)
Covid-19: a laboratory with global scale
The containment period due to the Covid-19 pandemic not only served to avoid an exponential spread of the virus. As a global laboratory, it has also had the merit of accelerating in a few weeks certain transitions that have been discussed for some time now, and of starting to measure their impact on our environment and our lifestyle.
Working from home, soft mobility, local consumption… Here are some of the major themes that have been debated for a few years now and which aim at a lifestyle and production/consumption style that is more respectful of the environment around us, of which bees are a part. These few weeks of forced shutdown due to the proliferation of Covid-19 throughout the world have forced us to review our priorities and well-established habits, to rethink our role in the earth’s ecosystem and our relationship with other nations. For some, a blessing, for others, a mass suicide, and for still others, an information overdose.
Many have been able to test, perhaps for the first time, the benefits but also the difficulties of teleworking, especially when children are at home every day and/or when this approach is hardly ever considered or, conversely, exploited by some employers despite the health crisis. In the short/medium term, it would be interesting to know how many employers and employees would be willing to repeat the experience, even partially, outside the pandemic context (with children at school) with the likely benefits that could be derived, on the one hand, by the citizens in terms of improved quality of life and reduced time spent in traffic jams during peak hours and, on the other hand, by the environment with a reduction in pollution over the long term.
Soft mobility: probably a direct consequence of teleworking
New bridge, cable car or lake tunnel, constant increase in the number of cross-border bus lines, car parks and public transport, alternating traffic in the event of pollution peaks… There has been no shortage of ideas over the last 20 years to curb traffic and thus pollution problems in Geneva, and some of them have been put into practice. Nevertheless, it is interesting to note the efficiency and speed with which the economic slowdown has achieved these objectives with dazzling success during the containment period. Is slowing down ultimately the only solution? Is it realistic in the long term? Is there a willingness to reinvent our economic model by taking into account social and environmental issues? One thing is certain: with the exit from containment but the threat of Covid-19 still present, public transport is less popular at the moment. It remains to be seen who will win: the car or the bicycle? So far, the weather has been very mild this spring 2020. Enough to give the bike a chance to convince as many people as possible!
Pesticides, GMOs, preservatives, food waste… again, many questions. In particular, it is difficult to say what percentage of food is « natural » on our plates. In recent weeks, the threat of a devastating economic crisis has encouraged some to become more interested in food self-sufficiency and short circuits. What a pleasure it is to create a vegetable garden and see your own plants grow. Slowly but surely. This craze coupled with the particular context of Covid-19 have led to the emergence of solidarity initiatives, such as Local Heroes (whose aim is to connect local producers and traders with customers, through the latter), towards local producers. Online purchases, mainly oriented towards food needs, have also been successful despite some hazards (long delivery times, unreliable availability of products. Source: BILAN, 22 May 2020).
And what about nature in all this?
In Switzerland and elsewhere, we have been able to see usually discreet species such as wolves, lynx, foxes, deer, dolphins, monkeys and many others, which are unfortunately often endangered.
From our experience as beekeepers, we can tell you that the bees, like many other pollinators, have had a field day in recent weeks. They have certainly benefited indirectly from the reduction in human activity, but it must also be said that, far from pesticides, the main reason for the dynamism of bees and other insects this year is the weather! Mild or even warm temperatures and sunny days are nothing but happiness for them!
Like a laboratory on a planetary scale, the period of containment due to the Covid-19 pandemic has given us the opportunity to continue our existence on Earth, hopefully more in harmony with the nature.