Printemps: début de la période d’essaimage?

 

Quel spectacle impressionnant celui des essaims d’abeilles! Celles et ceux qui se sont trouvés par hasard à en apercevoir un pourront le confirmer. Si un certain niveau de vigilance est toujours à garder, ce phénomène ne représente pas pour autant un danger en tant que tel. Voici pourquoi.

Avril marque le début de la période des essaimages. C’est d’autant plus vrai cette année que la fin du mois de mars a enregistré des températures très agréables et un temps plutôt ensoleillé dans notre région. Appelé aussi « la fièvre d’essaimage », ce phénomène a pour but de former une nouvelle colonie. Plusieurs facteurs en sont la cause:

  • lorsque la population d’une colonie devient trop importante et qu’elle commence à manquer d’espace, notamment après l’arrivée de grandes quantités de pollen ou encore parce que la température dans la ruche est trop élevée en raison d’une aération insuffisante. Lors de leurs visites, nos apiculteurs expérimentés évaluent donc le bon moment pour poser les hausses qui offrent davantage d’espace à la colonie;
  • lorsque les ouvrières plus jeunes commencent à élever d’autres reines pour remplacer l’actuelle devenue selon elles trop âgée ou en mauvaise santé pour assurer la descendance: en général, les phéromones émises par la reine empêchent les ouvrières d’en élever une nouvelle. En revanche, si la reine diffuse moins de phéromones, la colonie cesse de la nourrir et commence à manifester les symptômes de la « fièvre d’essaimage ». Les princesses à naître se disputent ensuite l’héritage de la ruche qui ne reviendra qu’à celle qui aura tué en premier ses concurrentes encore en état de larve;
  • lors d’un retour de froid et de pluie de plusieurs jours qui bloque la ponte de la reine; la probabilité est grande de voir les essaims sortir dès le retour du soleil.

Le fonctionnement d’un essaim

Un essaim est une sorte de nuage d’abeilles d’une vingtaine de mètres de long environ. Son objectif est de rechercher un nouvel endroit propice pour s’établir et former à nouveau une colonie. L’essaimage des abeilles est un véritable processus anarchiste d’intelligence collective puisqu’il s’agit de parvenir à un consensus pour définir la future localisation de la colonie.

Malgré le côté impressionnant du phénomène, les abeilles sont quasiment inoffensives car elles n’ont ni larves ni réserves à protéger. Avant de partir, elles se gavent de miel pour pouvoir tenir le coup le temps de trouver un nouveau domicile généralement dans un délai de trois jours. C’est leur seul approvisionnement en nectar et miel durant l’expédition. Les risques de piqûres sont moindres car une abeille gavée de miel ne pique pas. L’essaimage est en réalité une étape vulnérable pour la colonie.

Après avoir quitté la ruche lors d’un début d’après-midi ensoleillé, la reine et la moitié des ouvrières partent à la recherche d’un lieu abrité où elles peuvent se poser provisoirement (arbre, sous une toiture ou même… sur un vélo!) à une cinquantaine de mètres de leur ruche d’origine. Elles forment ainsi une grappe et attendent que les éclaireuses (5 % de l’essaim, les abeilles les plus expérimentées du groupe) partent observer les environs sur une surface d’environ 70 km2 pour trouver un emplacement propice à l’établissement de la nouvelle colonie. Les éclaireuses revenant à l’essaim relatent une position qui leur semble propice à l’installation de la colonie par une danse dont la vivacité reflète la qualité du lieu désigné, et suffisamment explicite pour en indiquer la position.

Toutes les éclaireuses ont le même pouvoir d’information et présentent de manière transparente et souvent simultanément leurs découvertes. Selon l’intensité de la communication, l’abeille découvreuse d’un site va recruter un nombre plus ou moins grand de nouvelles éclaireuses qui iront chacune le visiter et entreprendre une évaluation indépendante. Elles pourront à leur tour donner leur opinion. Après plusieurs heures et parfois jusqu’à 3 jours de mutualisation perpétuelle des connaissances, un consensus émerge de ce processus décisionnel et aboutit au choix définitif de la destination. Une décision sera souvent prise lorsque quelque 80 % des éclaireuses ont convenu d’un seul endroit et / ou lorsqu’il y a un quorum de 20 à 30 éclaireuses présentes sur un site de nidification potentiel. Tout le groupe prend alors son envol dans la direction du site. Un essaim peut voler un kilomètre ou plus vers l’emplacement choisi grâce aux éclaireuses qui guident le reste des abeilles en volant rapidement au-dessus d’elles dans la bonne direction.

Le nouveau site d’installation de la colonie doit avoir les qualités suivantes :

  • être suffisamment grand pour accueillir l’essaim (minimum 15 litres en volume, de préférence ~ 40 litres);
  • être bien protégé des éléments (pas trop de vent) et recevoir une certaine quantité de chaleur du soleil (de préférence à mi-ombre et entrée exposée vers l’Est pour favoriser la chaleur du matin;
  • avoir une petite entrée (environ 12,5 cm2) située au bas de la cavité pour faciliter la défense de la colonie par les gardiennes.

Les sites de nidification avec des nids d’abeilles ou des ruches abandonnés sont privilégiés car les odeurs de miel et de propolis émises rassurent les éclaireuses (on s’en sert d’ailleurs pour le piégeage d’essaim, mais avec un succès limité). Une fois l’essaim définitivement fixé, les ouvrières bâtissent très rapidement des rayons de cire pour le nouveau couvain et pour y stocker du miel. La reine pouvant vivre jusqu’à 5 ans, elle pourra essaimer plusieurs fois dans sa vie.

Enfin, en tant que groupe auto-organisé cohérent, l’essaim est considéré par les scientifiques comme une véritable source d’inspiration dans le domaine de l’intelligence collective et collaborative notamment dans l’étude des interactions sociales et comportementales humaines.

Comment réagir en cas d’essaimage?

De notre côté, nous évitons autant que possible la sortie des essaims en particulier par le remplacement régulier des reines et l’agrandissement du volume de la ruche avec la pose des hausses au moment opportun. Nous invitons néanmoins nos clients à nous contacter rapidement s’ils aperçoivent un essaim et par précaution à fermer les ouvertures pour éviter que la reine ne se pose à l’intérieur du bâtiment. Une fois la reine posée, l’essaim formera une grappe que nous viendrons récupérer: un spectacle stupéfiant.

Vassia 077 436 74 41

Jean-Luc 079 860 07 06‬

Boris 076 441 59 24

Nicolas 079 457 63 29

Toutefois, si l’essaim se trouve dans une zone présentant un danger public, il est aussi préférable de prévenir les pompiers. Le Service d’Intervention Sanitaire est équipé pour venir récupérer les essaims.

Source: extraits tirés de wikipedia